Fugueuse… La suite

Depuis que j’ai 10 ans, âge où j’ai commencé à jouer, je lance des idées de projets, des fantasmes d’actrice, des rêves de personnages dans l’univers. Fugueuse est l’exemple parfait que lorsqu’on demande, on reçoit. Le personnage de Joanie est un personnage que je rêve d’interpréter depuis de nombreuses années : une jeune prostituée dépendante, démunie, insécure et jalouse, qui finit par se noyer dans sa relation avec Damien. Quand l’annonce d’une 2e saison a été dévoilée et que j’ai su que Joanie serait de retour, je suis tombée en bas de ma chaise! C’est comme si à la fin du tournage de la saison 1, j’avais dû vivre un deuil, croyant que ma Joanie, je ne la retrouverais jamais. Et là, on m’annonce que l’aventure continue et qu’elle prend une tournure inattendue.

Dans Fugueuse la suite, on retrouve les personnages de la saison 1 quatre ans plus tard. Joanie est maintenant sobre et maman d’une petite fille de 3 ans. Damien sort de prison et réintègre le cocon familial que Joanie a bâti pendant qu’il était derrière les barreaux. Évidemment, le retour ne sera pas aussi doux et glorieux qu’ils l’auraient espérés.

Ce qu’il y eu de formidable dans le tournage de la saison 2, c’est le rapport entre les personnages de Damien (Jean-François Ruel) et Joanie, qui, contrairement à la première saison, forment une indissociable équipe. Ils rament à contre-courant, mais ils le font ensemble. On a joué des scènes lourdes, parfois violentes verbalement et physiquement, d’autres plus touchantes, sensibles, et des moments tellement absurdes que c’en était presque comique, bref, on a eu cette chance de jouer cette bulle familiale de manière très intime, mais en même temps, très sportive. Tourner Fugueuse, c’est intense! On tourne en location (des « vrais lieux », pas des studios), ce qui génère des horaires complexes et la façon qu’on avait de tourner les scènes me rappelle presque le théâtre : enfiler la séquence d’un bout à l’autre sans coupure, des mises en scène vivantes, dynamiques, beaucoup de place à l’improvisation, etc. Éric Tessier, le réalisateur, nous a vraiment donné, à Jean-François et moi, un terrain de jeu fertile qui fait qu’on n’a pas eu le choix de s’immerger complètement dans nos personnages et de se laisser aller dans les scènes avec une confiance aveugle. Et la confiance entre partenaires de jeu, c’est à mon avis la valeur la plus précieuse qu’on se doit de cultiver sur les plateaux. Jean-François est un acteur très instinctif, il a cette sensibilité de trouver les seconds degrés qui rendent nos échanges encore plus puissants et il est excellent en improvisation, ce qui fait qu’on pouvait toujours aller plus loin- verbalement et physiquement- sans avoir peur de déraper. Pour moi, c’est ça, une complicité parfaite entre partenaires de jeu.

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