Enfant, je trouvais un peu déprimant de passer énormément d’auditions, parce que même si j’auditionnais pour beaucoup de films et de téléromans, je ne décrochais RIEN !
J’étais tannée et je trouvais ça long. Je ne comprenais pas pourquoi cela prenait autant de temps, pourquoi j’avais décroché ma première audition et que, depuis, je n’avais plus rien… Puis, j’ai eu l’audition pour Le monde de Charlotte. Mon agente m’a coaché pour l’audition et elle était tellement sévère et critique : j’ai pleuré ! Au final, je n’ai même pas pu auditionner pour ce téléroman : je n’arrivais pas à faire ce qu’elle me demandait. Ce coaching avec d’autres enfants avait été affreux. Je sentais bien que je n’étais pas bonne. J’étais sur le balcon, j’attendais ma grand-mère et mon agente m’avait dit : « Il faut que tu sois naturelle, n’y pense pas trop. » Je ne comprenais pas ce que cela voulait dire. Je disais faux et je n’arrivais pas à retrouver le naturel de la première audition.
Après les auditions on avait une règle ma mère et moi. En sortant du casting, on en parlait pendant cinq minutes et après on en parlait plus. Ma mère disait : « On l’oublie. On envoie des pensées positives, mais on n’y pense plus. On se dit : pas de nouvelles, bonnes nouvelles. Je ne l’ai pas eu ? C’est pas grave. Il va y en avoir d’autres. » Ma mère a toujours dit ça « Il va y en avoir d’autres, rien n’arrive pour rien, c’est mieux que tu n’aies pas celle-là ». Ma mère a été vraiment bonne.
Par contre, je me rappelle que je trouvais ça vraiment long de ne rien décrocher. Je mettais des efforts et rien ne se passait. Mais je n’étais pas déprimée. J’avais hâte.
Au printemps, on devait faire un petit cours avec mon agente, on montait une scène. Je me souviens qu’un petit gars devait attacher ses souliers pendant la scène et il faisait toujours semblant de le faire lorsqu’il jouait. Alors, mon agente lui a dit : « Il ne faut pas que tu fasses ça, on est à la télé. On va le voir si tu fais semblant. » À ce moment, j’ai compris beaucoup de choses. Je me suis dit : « Ah, OK, c’est comme la vraie vie… »
De votre côté, comment votre enfant vit-il de ne pas décrocher certaines auditions ? Et comme comédien adulte, est-ce difficile ?
