La question qui m’est le plus fréquemment posée par rapport au métier est la suivante : « Comment as-tu fait pour devenir comédienne ? Comment est-ce qu’on fait pour que ça marche ? »
La vérité, c’est qu’il n’y a pas de recette magique et chaque comédien a sa propre histoire, son propre parcours. Personnellement, l’envie, pour ne pas dire le besoin de jouer, remonte à ma tendre enfance : j’étais une enfant qui adorait se déguiser, je me regardais constamment dans le miroir, je faisais des mises en scène avec mes copines dans le sous-sol, j’avais une imagination foisonnante, je parlais beaucoup, bref, la fibre de comédienne germait en moi ! Mon souvenir le plus clair du désir d’être « dans la télévision » remonte à ma première année du primaire : sur l’heure du dîner, j’avais pris l’habitude de manger devant la télé parce qu’il y avait une publicité, pour une raison qui m’échappe encore, que j’adorais : celle de la crème de champignons Campbell’s. Dans cette publicité, il y avait un petit garçon qui mangeait sa soupe en récitant un texte. Dès que l’annonce passait, je m’empressais de copier le petit garçon dans ses gestes et paroles. Le plus ironique, c’est que je détestais la crème de champignons ! Mais ce qui se passait dans la télévision m’intéressait beaucoup. Je sollicitais constamment ma mère pour qu’elle me laisse « aller dans la télé ». Lorsque j’ai fêté mon neuvième anniversaire, elle m’a enfin dit : « D’accord, on va essayer que tu deviennes comédienne ! »