Are you my « stand in »

Qu’est-ce qu’un « stand in » ?

Au Québec il est rare qu’un comédien ait son « stand in » particulier. Car, faute de moyens, c’est souvent le régisseur qui occupe cette fonction ou le comédien lui-même. Ce qui augmente la densité de sa journée.

Sur les photos, on peut voir les comédiens Romane Denis et David Savard, et à gauche, Richard, le directeur photo qui ajuste l’éclairage. Sur l’autre photo, Manon, la régisseuse qui fait office de « stand in » pour cette scène.

Aux États-Unis c’est la norme qu’un comédien ait son « Stand in »,  alors quand il y a des productions américaines qui viennent tourner au Québec, on a alors recours à ces personnes.

Mais qu’est-ce que c’est au juste ?

En bon français on dirait peut-être « doublure ». Mais j’ai l’impression que les gens feraient plutôt référence à quelqu’un qui double pour des cascades. En fait, le « stand in » c’est une personne qui remplace l’acteur le temps  des mécaniques et des ajustements d’éclairage. Le « stand in » doit avoir la même grandeur et la même couleur de cheveux que l’acteur. Car les caméras se positionnent à une certaine hauteur pour le comédien et elles se doivent de rester à la même place pour le « stand in ».  Pour les cheveux, c’est en lien avec l’éclairage et le reflet des cheveux qui doit être similaire.

J’ai déjà fait ce travail. Un ami réalisateur, avec qui j’avais travaillé comme directrice d’acteur sur un de ses films, m’a un jour demandé de faire partir de son équipe en tant que « stand in ». Pourquoi pas me suis-je dit. Ça semble facile…

Il en est tout autrement !

Je devais être présente lors de la mise en place (mise en scène) de la scène et prendre des notes, car c’est moi qui allais devoir faire les mouvements lorsque « mon actrice » serait partie au maquillage / costumes. Ensuite, je devais dire les répliques et jouer la scène. Ce qui n’était pas une mince affaire pour moi, car c’était un Anglais et je ne sentais pas super à l’aise avec mon gros accent du Saguenay…et les journées sont très longues en cinéma il va sans dire…

Ce que j’ai trouvé le plus difficile dans ce travail, c’est qu’il fallait toujours que je sois proche du set,  pour être là à la seconde quand on criait : STAND IN !!!! et en même temps ne pas être dans le chemin des techniciens qui nous disaient constamment de nous tasser.

Et, je l’avoue, ce n’était pas si facile pour l’égo… Je me souviens que l’actrice américaine que je doublais m’avait regardé de la tête au pied et en me demandant d’un air dégouté « Are you my stand in ??? ».

Bon j’ai survécu et je lève mon chapeau à ceux qui en font un métier.

Et vous, avez-vous déjà fait un travail pas facile pour l’égo ?

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