Oh, oh : un creux !

Je n’ai pas fait un burn out parce que je travaillais trop, j’ai fait une déprime parce que je ne travaillais plus ! Depuis que j’ai 10 ans que je jongle avec l’école, le travail et les tournages… J’ai toujours été habituée à cette frénésie qui ne dure malheureusement pas toujours. Ça, on me l’avait dit souvent, mais c’est difficile de le comprendre tant que tu ne le vis pas. « Tu vas voir, un jour, tu vas rencontrer un creux. » Moi, je n’en avais jamais eu, de fameux creux. J’avais Providence, Les Rescapés, j’allais à l’université, tout allait super bien…

Le téléroman Providence a terminé son mandat en août 2011. La série Les Rescapés était en relâche jusqu’au printemps 2012. Je me retrouvais alors sans rien au programme. J’ai donc travaillé à la pharmacie du coin, en me disant que j’aurais de l’argent de poche en attendant, que ça allait être drôle, tant qu’à rien faire! Au mois d ‘avril 2012, ma nouvelle agence Premier Rôle m’apprend la mauvaise nouvelle : Les Rescapés ne reviendront pas. C’était un choc! J’avais passé l’année à me dire : «  je vais faire 20,000$ cet été, ma sécurité financière est assurée. » Oh, oh, changement de plan! Là, je me retrouve à faire 10$ de l’heure dans une pharmacie. Ma première réaction a été de démissionner. Je trouvais ça intolérable de me définir en tant que cosméticienne. Je ne suis pas née pour ça, c’est certain!

L’image contient peut-être : 5 personnes, personnes debout, arbre et plein air

J’ai élaboré une nouvelle stratégie de carrière : moi qui n’avais pas fait de publicités depuis l’âge de 10 ans (trouvant que les auditions de pub étaient une perte de temps, j’avais demandé à mon agente de ne plus me proposer pour de tels castings), je m’y suis remis. Je n’avais pas le choix. À force de refaire des publicités, j’ai renoué avec cette branche du métier qui est, disons-le honnêtement, très payante.

Reste que j’étais vraiment déprimée. J’avais l’impression que je ne m’en sortirais pas. Ma vie était comme un grand champ blanc. Un champ qui avait été si plein avant et qui là était si vide… Le plus angoissant, c’est que ce creux arrivait à un moment où j’avais le plus besoin de travailler. J’avais une hypothèque à rembourser, des factures à payer, la vie d’une adulte, quoi! Il fallait que je me débrouille.

C’est durant cette période que j’ai touché à plein d’autres choses. Par exemple, j’ai fait de la voix, j’ai écrit un texte dans le cadre du festival Zone HOMA, j’ai tourné des publicités et j’en ai profité pour faire deux certificats en écriture à l’UQAM. Au moins, j’avais ces projets-là auxquels m’accrocher. Parce que la vie n’arrête pas de tourner, elle! Depuis, j’ai terminé des études au Conservatoire d’art dramatique de Montréal et les projets ont recommencés.

De votre côté, est-ce que vous avez déjà vécu des creux difficiles ?

Crédit photo: Same R.

 

  Article précédent Article suivant