Une belle occasion pour l’enfant d’acquérir de l’expérience sans pour autant ressentir l’anxiété de performance liée aux projets professionnels est, par exemple, de participer en tant qu’acteur à des films étudiants non rémunérés. Ces occasions permettent aussi aux parents d’évaluer si l’enfant aime vraiment ça, s’il aime assez ça, se retrouver sur un plateau de tournage. Bref, s’il en mange, s’il en redemande, ou si, au contraire, ça lui semble plutôt lassant…
Ça me rappelle la comédienne Roxane Gaudette-Loiseau, avec qui j’ai travaillé sur différents projets quand elle était petite. Après 12 heures de tournage, quand c’était fini et qu’on le lui annonçait, elle s’écriait spontanément : « Ah non, pas déjà ! » On la rassurait alors, en lui rappelant qu’on la reverrait le lendemain… Elle, on peut dire qu’elle adorait ça !
En d’autres mots, ce genre d’expériences et les réactions qu’elles suscitent chez votre enfant vous permettront de mieux évaluer si ça vaut vraiment la peine d’investir dans une agence, ou de rester dans l’agence… Ou s’il serait plus sage d’orienter votre jeune vers des activités différentes.
Un autre aspect avantageux des projets étudiants, c’est que les réalisateurs en herbe qui les dirigent sont les professionnels de la télé et du cinéma de demain. S’ils ont aimé travailler avec votre enfant, ils penseront peut-être de nouveau à lui le jour où ils se retrouveront à la barre d’importantes productions cinématographiques ou télévisuelles…
De plus − et ce n’est pas négligeable − vous pouvez obtenir l’autorisation auprès de la personne qui a réalisé le film d’utiliser à des fins promotionnelles les scènes dans lesquelles votre enfant apparaît. Au fil du temps, vous pourriez ainsi constituer une belle collection d’extraits qui, une fois assemblés, pourraient représenter l’équivalent valable d’une démo présentant ses capacités de jeu. Quand on pense qu’une démo d’acteur professionnel peut coûter environ 2000 $ à produire, cette façon de faire peut représenter une économie substantielle…
Ainsi, quand votre enfant aura participé à différents projets et qu’il aura en main quelques scènes d’une belle qualité, vous pourrez tenter de nouveau votre chance auprès d’une agence, s’il n’a pas encore été accepté auprès d’une d’entre elles. Suite au visionnement de ces extraits, l’agent en question sera peut-être davantage intéressé à représenter votre enfant et peut-être même tenté de le convoquer en audition…
Lorsque votre enfant est déjà représenté par quelqu’un, certains de ces tournages non rémunérés peuvent toujours présenter certains avantages. Voici ce qu’en pense Anne-Sophie Bozon, de l’agence Peanut :
« J’ai une petite fille, une fois, qui a fait un Kino[1]. Ça, c’est bénévole, et elle l’a fait parce qu’elle en avait envie : elle n’avait pas besoin de remplir son CV du tout, parce qu’elle est déjà stagiaire UDA. Elle l’a fait juste par plaisir, et elle a rencontré sur ce tournage un des réalisateurs du Bye Bye, et elle s’est retrouvée avec un contrat sans audition sur le Bye Bye ! »
Les tournages non rémunérés, ça peut être payant ! Un secret bien gardé…
Votre enfant a-t-il déjà participé à un projet non rémunéré ?
[1]
Organisme à but non lucratif dont l’objectif est de « soutenir la création et la diffusion de courts métrages indépendants ».