Isabelle Rainville, la mère de la comédienne Eve Lemieux, nous raconte ici la première audition de sa fille. Pour Isabelle c’est un choc de découvrir ce que sera en réalité sa vie de Maman de coulisses…
« La première audition de ma fille a été pour une publicité de hamburgers. C’était la joie, c’était la fête. L’audition avait lieu dans le Vieux-Montréal, à quatre heures. Il y avait du trafic… Alors, tout de suite, j’ai compris ce que cela allait être. “Ok, c’est ça… Ok, c’est pas si drôle…” C’est pas le rêve américain… Tu pognée dans le trafic dans le Vieux-Montréal et il n’y a pas de stationnement ! À notre arrivée on a découvert qu’ils étaient en retard, ça bourdonnait de petites filles et Eve était la dernière à passer… Ils étaient au moins en retard d’une heure et demie. Alors, on a attendu, là… Moi, la patience, je ne l’avais pas : j’ai appris à la développer avec ça ! J’avais envie de dire : “Ils nous niaisent, on s’en va !” Mais je me suis calmée : “Je ne pouvais pas faire ça à ma fille…” Si ça avait été juste de moi, j’aurais dit : “Regardez, votre audition, je m’en fous. Je m’en vais ! Arrêtez donc de niaiser le monde, avec votre retard qui n’a pas d’allure !” Ça commençait mal, je trouvais. Finalement, à six heures moins quart, on mourait de faim, il commençait à faire noir, j’étais écœurée… Et là, ils l’ont appelée : “Eve Lemieux !” Elle ne savait pas à quoi s’attendre et moi non plus. ! Je n’avais aucune idée de ce qui se passait dans cette salle d’auditions. Ils ont refermé la porte : c’était la première fois de ma vie que je ne pouvais pas entrer quelque part avec ma fille. Chez le médecin, je pouvais rester avec elle ; chez le dentiste aussi. C’était mon bébé ! Et là, on me fermait la porte au nez. Bam ! Je ne me sentais pas bien… On prenait ma fille, on me fermait une porte en métal au visage, et il y avait des adultes de l’autre côté. Ok, elle n’était pas en danger… Mais je n’étais pas là ! Et j’étais inquiète. Ce n’est pas quelque chose qu’on vit ailleurs..
Être une mère d’enfant acteur, c’est une grande responsabilité. Premièrement, tu ne sais pas où tu t’en vas ; tu ne sais pas ce que ça va être. C’est nouveau, et personne ne te dit rien : c’est toi l’adulte qui est censé savoir… Ouf ! »
Isabelle a bien raison, ce n’est pas facile en tant qu’adulte de guider notre enfant dans un sentier qui nous est inconnu. C’est la raison pour laquelle j’ai créé ce blogue. Pour permettre aux parents d’être mieux informés à propos de cette réalité.
De votre côté, quelle a été votre première expérience de maman de coulisses ?
