Quand je donne des conférences dans les écoles, j’essaie toujours de parler de la réalité des plateaux. Oui, j’aime le métier d’actrice, mais ce n’est pas toujours facile. Les raisons vraies, les raisons fondamentales pour lesquelles je fais ce métier sont nombreuses : je rencontre des les gens, mes horaires changent tout le temps, je ne sais pas toujours ce qui va m’arriver et je j’incarne des personnages qui savent me bouleverser.
Je sais que les montagnes russes de la vie sont parfois difficiles à franchir, mais, pour moi, les extrêmes sont agréables. J’ai besoin de ce défi, de ce challenge. Je le constate, parce que je ne suis pas aussi motivée ailleurs dans ma vie.
En général, j’ai eu un beau parcours, mais il y a eu des moments où c’était difficile. Il y a des moments où c’était stressant, où je capotais et où je me disais que je ne serais plus jamais capable d’être comédienne ! Cela vient par vagues. Il y a des moments où je me sens invincible. Je pourrais défoncer les portes. À l’âge de 18 ans, par exemple, après le tournage de 5150, je suis partie à Paris pendant un mois. J’étais toute seule. Je cognais aux portes des agences. C’était un moment où je me sentais forte. Il y a eu aussi des moments où je me sentais déprimée et où je ne suis pas sortie de ma chambre pendant trois jours parce que j’étais sans nouvelles des agences. Je regardais mes courriels aux cinq minutes. « Avez-vous bien reçu mon courriel ? Est-ce que quelqu’un va me rappeler ? »
Des fois, on se sent au sommet et à d’autres, on se sent comme une moins que rien. J’ai vraiment vécu les deux. Pendant mon mois à Paris, j’ai vécu une belle expérience de vie. Je me suis épanouie. Quand je suis revenue, je n’avais plus envie de vivre chez mes parents. Cela m’a donné le goût de voyager. Ce séjour m’a beaucoup apporté humainement même s’il ne m’a pas donné de travail.
Quand j’étais jeune, à chaque fois que je travaillais, je me disais : « C’est peut-être la dernière fois que tu tournes. Profites-en. » Parce qu’on ne sait jamais si cela va continuer ou pas. Des fois, on entend : « C’est des enfants acteurs, ça dure pas, quand ils vieillissent, la transition est difficile ». C’est pourquoi je me considérais privilégiée de faire ce travail.
Moi, mon but, c’est d’être heureuse. Je sais que je ne peux pas l’être tous les jours, mais j’essaie d’en avoir le sentiment.
Où je vais être dans deux ans ? Je ne le sais pas. Mais l’important, c’est de se concentrer sur le moment présent et de tout donner.
De votre côté, comment votre enfant comédien vit-il les montagnes russes ?