Alexis Boily dans son rôle de Sam

Quoi faire quand votre enfant veut devenir comédien ?

Si votre enfant vous fait la demande de devenir comédien, il faut d’abord repérer les signes de stress chez votre enfant et évaluer son degré de tolérance à celui-ci pour déterminer s’il peut ou non participer à des tournages. Et, si vous jugez qu’il en sera capable, il demeure souhaitable d’envisager des moyens concrets de gérer le stresse qui sera ressenti, de manière à réduire son intensité et son impact.

Je me souviens en particulier de Kimberly St-Pierre qui, à la fin de sa journée de tournage sur « Kaboum », suppliait sa mère d’aller monter son cheval. De cette manière, elle se changeait les idées, et se libérait immédiatement de son stress. À l’autre bout du spectre, un autre comédien, Jérémy St-Onge, de « Sam Chicotte », ne reparlait jamais de ses tournages, une fois la journée terminée. Quand il était sur le plateau, il se sentait bien et faisait son travail de son mieux. Quand c’était fini, c’était fini : il passait à autre chose et n’y pensait plus. Sa mère n’en revenait pas de son calme ! En quelque sorte, on peut dire que cet enfant était fait pour ça. Il savait bien gérer son stress, autant dans les circonstances propres aux tournages que dans les autres aspects de sa vie.

Ce qui complique parfois les choses, c’est que l’enfant comédien peut progressivement perdre son intérêt initial pour le personnage qu’il interprète depuis quelques mois. Mais la série doit encore durer un certain temps… En de tels cas, il est certain que l’enfant doit terminer son contrat, aller jusqu’au bout de ses tournages, même si son intérêt a diminué.

Pour lui faire prendre conscience de cette responsabilité dès le début du projet, c’est peut-être une bonne idée, avec la complicité de l’agent, de faire signer à l’enfant une lettre exprimant noir sur blanc son engagement. Un genre de contrat « de lui-même envers lui-même ». Il faut, à tout le moins, qu’il comprenne ceci : « Là, tu commences tes tournages, mais peut-être qu’en cours de route tu vas t’apercevoir que tu aimes moins ça, ou même, que tu n’aimes plus ça… Ou encore, que tu n’aimes plus assez ça. Mais il va falloir que tu continues quand même, jusqu’à ce que tu termines ton contrat. Es-tu conscient de ça ? »

Le « assez » est important. On peut ne pas détester jouer et juste aimer ça, sans plus. Mais il faut vraiment aimer assez ça : assez pour tolérer les moments difficiles et les journées ardues. Car il y en aura ! Par ailleurs − est-il besoin de le souligner − les enfants ne font pas que s’amuser, quand ils sont comédiens dans une série : ils travaillent. Et n’importe quel travail exige un effort. Amener l’enfant à ratifier ce genre de contrat symbolique limite donc les discussions, et permet de s’assurer que l’enfant apprend, de manière responsable, à terminer ce qu’il a entrepris, en dépit des périodes plus pénibles. Personne n’a envie que son enfant soit l’objet de poursuites pour « bris de contrat ».

Au fond, prendre l’habitude de respecter ses engagements demeure un apprentissage significatif, et cela peut faire partie des avantages positifs liés à la pratique de cette activité. À cet égard, l’attitude des parents peut une fois de plus s’avérer cruciale.

De votre côté, quelles stratégies utilisez-vous pour que votre enfant comédien termine son contrat même lorsque la motivation n’est plus au rendez-vous ?

  Article précédent Article suivant