Pourquoi quelqu’un voudrait être célèbre en tant qu’acteur?
Selon moi, le désir d’être célèbre part souvent de raisons malsaines. Cela dit, si ton but, c’est de jouer, c’est autre chose… De toute façon, les deux ne viennent pas nécessairement ensemble. Être acteur reste tout de même un métier un peu narcissique. On doit l’être un peu pour exercer ce métier, comme dans plein d’autres métiers j’imagine… Je pense qu’on peut l’être de façon modérée, sans que ça devienne un vrai défaut. De mon côté, je cherche principalement à être un humain entier, bien dans sa peau, qui ne cherche pas l’approbation dans le regard des autres (je ne suis pas rendue là encore), à être fière et dans la gratitude. Je pense bien que le métier d’acteur peut m’aider à atteindre ces buts sans pour autant m’y mener directement. J’espère continuer à exercer ce métier pendant longtemps, tout en respectant mes valeurs fondamentales et en grandissant comme humaine.
Je suis maintenant assez vieille pour me créer des mécanismes de défenses. Contrairement à quand j’étais petite, je suis maintenant assez outillée pour me dire : « ok, rentre pas là-dedans ». Je suis aussi mieux habilitée à gérer les extrêmes du métier. Parce que dans ce domaine, soit tu es « la lumière », soit tu es « un trou noir ». Il y a rarement d’entre-deux. Ce sont ces fluctuations qui sont difficiles à gérer quand tu es une jeune comédienne et que ta confiance personnelle n’est pas encore bâtie. Pas facile de se construire dans de telles circonstances !
Pour aider son enfant, il faut s’assurer, comme parent, de bien équilibrer la vie de son enfant. C’est plate à dire, mais tu n’auras pas le rôle du parent le plus cool en ville. Cependant, il faut le faire. Si ton enfant a passé une journée à se faire dire qu’il était beau, qu’il était bon, quand il arrive à la maison, il faut le traiter comme quelqu’un de bien normal. Par exemple, s’il fait mal la vaisselle, dis-lui : « Elle est mal faite, la vaisselle ». Ou bien, « Fais-le ton lit, je te l’ai dit de le faire ! » Je sais, ça semble plutôt banal, mais l’enfant doit retrouver un équilibre au quotidien et c’est au parent d’y voir. Ma mère avait bien peur que je ne « porte plus à terre » et elle m’a donc aidée à garder les deux pieds sur terre…
Il faut être fier de son enfant, mais pas plus fier de lui que s’il avait eu de très très bonnes notes à l’école. Pas plus fier que s’il avait gagné sa partie de hockey. J’imagine bien que ça puisse être difficile pour un parent de se retenir de s’extasier lorsqu’on trouve que celui-ci était donc extraordinaire et qu’on l’a trouvé si touchant en jouant sa scène. Oui, on peut le féliciter, mais pas plus intensément que s’il venait de marquer un but au hockey : « C’est beau, mon enfant, tu as bien fait ! » Il faut garder à l’esprit qu’être comédien n’est pas plus extraordinaire qu’une autre activité.
De votre côté, trouvez-vous difficile de faire en sorte que votre enfant garde les pieds sur terre?
