Comment suivre la cadence rapide des plateaux ?

Quand un enfant est comédien, il est nécessaire qu’il ait plusieurs cordes à son arc. On oublie souvent l’aspect physique qui est très important. Il est bon que le comédien s’adonne à divers sports et activités qui impliquent le corps tout entier. Ces expériences l’amènent à posséder un bon contrôle moteur et une certaine aisance corporelle. Quand le corps est fluide et souple, l’émotion trouve plus facilement son chemin à travers lui. Un acteur raide, qui ne bouge jamais, aura normalement moins de facilité à jouer.

Les comédiens doivent aussi être en bonne santé et maintenir de saines habitudes de vie. Une personne qui mange mal et qui ne dort pas assez n’aura pas la capacité de suivre la cadence rapide, typique des plateaux de tournage. Elle fera montre d’une énergie très basse et de peu de résistance au stress.

Souvent, lorsqu’ils tournent, je dis aux enfants qu’ils ont la responsabilité d’arriver en forme sur le plateau. Je leur donne l’exemple des comédiens adultes : ils en font autant et essaient chaque jour de se présenter au travail frais et dispos. Les adultes qui œuvrent dans le domaine de la télévision et du cinéma se couchent tôt, ne prennent pas d’alcool et font tout leur possible pour être au meilleur de leur forme, chaque fois qu’ils se retrouvent en répétition ou en enregistrement. Il en va de même pour l’enfant acteur.

Je dis souvent aux jeunes comédiens que ce n’est pas à leur mère de les talonner pour qu’ils aillent se coucher s’ils ont un tournage le lendemain. C’est l’enfant lui-même qui doit prendre cette responsabilité.

Des recommandations similaires s’appliquent dans le cas de la nourriture : une alimentation saine et équilibrée reste de mise. Sur Sam Chicotte, nous avions établi que les enfants ne pouvaient manger qu’une seule portion de dessert au dîner. En plus, ils n’avaient pas le droit de prendre des sucreries à la cantine du plateau. Ils pouvaient, en contrepartie, se faire une petite réserve de friandises en prévision de la fin de la journée…

Quand j’étais enfant, ma mère nous interdisait de manger trop de sucre. Avec son gros bon sens, elle avait observé que les enfants devenaient surexcités, lorsqu’ils en mangeaient trop. Elle n’avait pas totalement tort. En plus de les stimuler au départ, le sucre fait en sorte que les enfants tombent en « baisse » d’énergie, par la suite. J’appelle cela leur « down » de sucre. Je l’ai cruellement expérimenté quand les cinq enfants que je coachais sur L’Ombre de l’épervier commençaient à ingurgiter des boissons gazeuses dès sept heures le matin…

Au début de ma carrière, je me disais que ce n’était pas du ressort de mon coaching que de m’occuper de la nutrition des enfants. Mais je me suis vite rendu compte que leurs habitudes alimentaires avaient un impact direct sur mon travail. À partir de 16 heures, les enfants n’avaient plus aucune concentration : il devenait impossible de travailler avec eux. Je me souviens que deux d’entre eux se roulaient carrément par terre et ce n’est pas qu’une façon de parler ! On aurait dit qu’ils n’avaient plus le contrôle sur leur propre corps ! J’ai alors interdit les boissons gazeuses et le sucre. Par la suite, les choses se sont améliorées.

Toutes ces petites choses peuvent sembler anodines, mais sont pourtant très importantes.Laurence Leboeuf

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