Je me souviendrai toujours de cette indication du réalisateur sur Providence. Ça va rester dans mon top 10, ça, c’est sûr ! C’est ma toute première journée de tournage sur ce téléroman, j’ai 13 ans et j’attends mon tour dans un local affreux d’un hôpital désaffecté de Lachine. Et là, Liane Simard arrive. C’est ma coach. On se découvre, on répète les scènes à venir : je l’aime déjà ! Je suis alors demandée sur le plateau. Je suis hyper fébrile, l’aventure Providence commence ! La scène se passe à l’extérieur et Lili-Mai, mon personnage, entre dans la voiture de son père en se chicanant avec lui. Après quelques répétitions, le réalisateur me dit : « C’est bien, sauf que comme ton personnage a la fibrose kystique, pour qu’on y croie, il faudrait que tu bloques ton œsophage quand tu parles. » Et moi de lui répondre : « Euh…ok?!… Comment est-ce que je suis censée faire ça… ?! » Le réalisateur est déjà parti régler autre chose. Légèrement paniquée, je me retourne vers Liane les yeux en points d’interrogation : « C’est correct, on va s’arranger avec ça. » Elle m’explique alors que c’est comme râler. Que pour créer un effet d’essoufflement, il faudrait que je prenne des respirations au milieu des phrases. « Ha OK ! Merci ! Une chance que t’es là, je ne savais même pas c’était quoi un œsophage ! »
Lors du tournage des Rescapés 2, je demande au réalisateur : « La scène qu’on va tourner tout à l’heure, est-ce que tu veux que je pleure ? » Il me dit : « non, non, non, pas besoin ». Je fais alors la scène toute tranquille, comme il m’a demandé de la faire. Là, il va voir ses techniciens, ajuste quelques affaires, passe à côté de moi, et me dit : « Oui, ça serait mieux que tu pleures finalement. » Il se retourne et lance : « OK, on tourne. Dans 3, 2, 1, action ». Ça m’a tellement pris de court. Je n’étais aucunement préparé pour ça !
« Je ne serai jamais capable de me mettre dans l’émotion vite de même ! Oh my God! ». Guylaine Tremblay a alors doucement mis sa main sur mon bras, comme une vraie maman emphatique. Tout est monté, d’un seul coup. Magie ! Et j’ai pleuré.
Votre enfant a-t-il déjà vécu des moments de tournage épiques ?
Crédit photo : Maxime Coté
