Mylène St-Sauveur sur le plateau de Destinées, tournage

La première fois où j’ai ressenti de la pression sur un plateau…

Les parents ne s’en rendent peut-être pas compte au départ, mais à partir du moment où il y a de l’argent d’impliqué pour un producteur, un tournage devient une machine. C’est une job même si, pour le parent, son enfant « joue ».

Moi, quand j’étais petite, je me disais : « Les plateaux de tournage sont comme des vacances pour moi. » Je ne sentais pas la pression comme telle. Je l’ai remarquée par la suite. Je me disais : « Pourquoi est-ce que les gens commencent à être fâchés sur le plateau? » Je ne savais pas pourquoi. Je me suis mise à penser que c’était de ma faute.

Mon premier film, L’incomparable Mlle C., était simplement magique pour moi. Par contre, je me rappelle qu’une fois, notre groupe de comédiens enfants trouvait ça vraiment drôle de recommencer une scène. On tournait en pellicule à cette époque en plus… C’était une scène où tous les jeunes acteurs devaient se dépêcher d’entrer dans une limousine. Je pense que nous avons refait la scène à 24 reprises. C’était un plan séquence et tourner avec de la pellicule, ça coûte cher…. Si, par exemple, un des enfants se trompait dans son texte, ça nous faisait rire, un autre n’était pas à la bonne place, ça nous faisait rire encore. On trouvait ça drôle parce qu’on était une gang de jeunes super indisciplinés. Personne ne s’occupait de nous, pas même un coach de jeu. On avait bien une gardienne qui jouait aux cartes avec nous pendant nos pauses, mais ce n’était pas exactement la même chose que la supervision d’un coach.

À ce moment, j’ai commencé à ressentir la pression. Le réalisateur était venu nous voir et nous avait dit : « Là, il faut faire la scène comme il faut parce qu’il ne reste plus beaucoup de pellicule ! » Nous, on ne comprenait pas ce qui se passait. Personne n’était venu nous expliquer qu’il fallait être sérieux et bien faire la scène parce que la pellicule coûtait très cher. C’est à ce moment-là que je me suis dit : « Ok. Il faudrait peut-être que j’arrête de niaiser, que je me concentre sur mon texte ! »

Nous n’étions pas juste un groupe de jeunes qui s’amusaient, mais de jeunes travailleurs qui devaient performer. Effectivement, c’est de la pression…

De votre côté, pensez-vous qu’être un enfant acteur apporte son lot de stress ?

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