C’est long avant de comprendre que ça peut prendre 50 auditions avant de décrocher un rôle. Pour un enfant, ce n’est pas normal de se donner autant et de ne jamais récolter quelque chose. On se fait dire à l’école : « Si tu travailles fort, eh bien, tu vas avoir de bonnes notes ». Mais, comme acteur, tu as beau travailler fort, tu n’as souvent aucun résultat. C’est difficile de comprendre que ça ne dépend pas juste de toi.
J’ai dû passer une centaine d’auditions depuis 13 ans. Étant jeune, j’en ai raté, des choses ! Je me rappelle, à un moment donné, j’ai fait une audition pour une publicité de pain. Il leur fallait une joueuse de soccer qui arrêtait des ballons dans un but. Dans le scénario, à un moment donné, le personnage reçoit sur lui plein de ballons en rafale. C’était juste ça, la pub. À l’époque, je jouais au soccer. Alors, je me suis dit : « Ça y est, elle est pour moi, celle-là ! J’ai fait huit ans de soccer! » En audition, je me suis vantée : « Je suis allée au Jeux du Québec, je sais jouer au soccer. » Je suis arrivée à l’audition avec mon kit de soccer, mes pads et mes crampons. J’avais mon chandail de soccer avec le logo de L’Inter de St-Hyacinthe dans le dos. J’étais vraiment dedans. Les filles, avant l’audition, on s’échauffe. C’était tellement intense pour une pub quand tu y penses. Finalement, ils ont choisi une petite rousse magnifique, avec ses tresses et ses grands yeux. C’était une question de casting. Tu ne décroches pas nécessairement un rôle parce que tu as tes crampons et que tu es vraiment une joueuse de soccer.
De votre côté, votre enfant a fait combien d’auditions avant de décrocher son premier rôle ?
